Petits conseils pour progresser

La première partie de l’apprentissage du mahjong consiste à bien s’imprégner des règles : système de jeu, yakus, points, etc. afin de pouvoir jouer à son aise. Une fois cela acquis, il y a un point de bascule où l’on commence à être en mesure d’analyser son jeu pour progresser. Étant donné que cela prend du temps, il peut être bon d’avoir quelques conseils afin de ne pas trop tâtonner à l’aveuglette et d’éviter de se frustrer. Ce premier article vous donnera quelques conseils de base, pas sur une façon de jouer mais plutôt sur une méthodologie permettant de progresser plus efficacement. Je vous invite dés que vous l’aurez terminé à lire le livre de Daina Chiba qui vous propose une mise en œuvre (voir ici pour une présentation du livre).

Jouez vite

S’il est souvent assez agaçant de se voir intimer de jouer vite lors d’une partie, c’est néanmoins un bon conseil. Il y a plusieurs raisons à cela. La plus importante, c’est que jouer vite vous forcera à prendre certains réflexes. Lorsque vous réfléchissez à la meilleure défausse, vous ne pouvez pas réinventer la roue à chaque fois, il faut donc que vous appreniez de manière instinctive à reconnaître certaines formes, certains motifs. Pour cela, s’astreindre à défausser rapidement et à piocher rapidement après la défausse du joueur précédent est le meilleur moyen. Si vous vous trompez, tant mieux ! Plutôt que de vous frustrer profitez de cette occasion d’entraîner votre cerveau à ne pas refaire cette erreur !

La deuxième raison pour laquelle jouer vite vous fera progresser, c’est que cela vous forcera à anticiper votre défausse pendant le tour des autres joueurs plutôt que de ne commencer à réfléchir qu’une fois votre pioche sous les yeux. Préparez donc différentes possibilités : “si je pioche telle tuile, je jette telle autre”, “sur les différents éléments de trois en construction que contient ma main, celui-ci est plus intéressant que celui-là, je défausserai donc les tuiles composant le deuxième en priorité”, ce genre de choses.

La troisième raison pour laquelle jouer vite est important, c’est que cela permet de fluidifier le jeu et de mieux rentrer dedans. Quand un joueur passe du temps sur une défausse, cela casse le rythme et empêche de se concentrer. Et comme vous ne pouvez pas attendre des autres qu’ils jouent vite si vous ne le faites pas, commencez par montrer l’exemple.

Concrètement, le temps entre la défausse du joueur précédent et la votre ne devrait prendre que quelques secondes. Si vous hésitez à voler, il est déjà trop tard, passez votre tour ! Si vous ne savez pas quoi défausser, même chose, c’est que vous vous êtes laissé surprendre, dans ce cas défaussez au hasard, cela vous incitera à ne plus vous y laisser prendre. Bien sûr il arrive que des décisions réellement difficiles et imprévues se présentent, qui requièrent de casser le rythme pour quelques secondes supplémentaires, mais d’une part cela ne devrait pas arriver plus d’une ou deux fois par donne et d’autre part ce délai supplémentaire ne devrait pas dépasser la dizaine de secondes. Aussi, ne prenez pas n’importe quelle hésitation comme un prétexte, soyez sûr de vous et défaussez — quitte à le regretter par la suite, c’est en faisant des erreurs qu’on apprend le mieux.

Jouez vite

Et non, je ne suis pas sénile au point de répéter les mêmes conseils en boucle ! Mais la partie précédente s’appliquait au jeu « physique », l’acte de piocher et défausser, alors qu’on va plutôt parler ici de la vitesse de votre main. Les joueurs qui sont à l’étape précédente de l’apprentissage, où l’on apprend à mémoriser les règles, vont avoir tendance à se focaliser sur des yakus en particulier. C’est normal, c’est une étape nécessaire pour les mémoriser. Mais une fois cela intégré, vous ne devriez plus jouer votre main en vous disant que vous allez réaliser tel ou tel yaku. Vous devriez plutôt essayer de vous rapprocher le plus vite possible de tenpai. Sur le long terme, faire des mains jolies combinant plein de yakus ou présentant des yakus rares n’est pas une stratégie gagnante. Il vaut mieux gagner régulièrement que gagner très gros.

Plutôt donc que de vous focaliser sur un yaku, demandez vous quels yakus sont envisageables, mais sans nécessairement pousser dans cette direction. Il ne s’agit pas de choisir « le bon yaku » mais plutôt de rester attentif aux différentes opportunités. Cela vous permettra de gagner gros quand c’est possible et de gagner tout court le reste du temps. N’oubliez pas qu’une main que vous ne gagnez pas, même si vous n’avez pas à la payer, donne des points et donc de l’avance à un autre joueur !

Restez caché

Pourquoi dit-il de rester cacher alors qu’il vient de dire qu’il fallait avancer vite ? Première raison : c’est ce que les maîtresses d’école appellent «reculer pour mieux sauter». Bien sûr, voler complète un élément de votre main. Mais cela vous coûte aussi en flexibilité et peut vous ralentir quelques tours plus tard. Avoir plus de tuiles maléables vous permettra d’intégrer les tuiles que vous piocher plus efficacement. Qui ne s’est jamais dit «ah ! si je n’avais pas volé au tour d’avant je ne serais pas dans cette merde !» ? Qui plus est, cela donne des informations à vos adversaires qui seront moins enclins à vous donner votre tuile gagnante, et vous laisse moins de défausses possibles si vous avez besoin de défendre. Bien sûr il faut parfois voler, mais vous devriez avoir une bonne raison de le faire. Demandez-vous toujours avant de voler ce que cela vous rapporte. Si vous hésitez, c’est probablement que ça ne vous sera pas profitable, par défaut abstenez-vous.

Cassez votre main

J’entends parfois certains joueurs dirent qu’ils défendent, alors qu’ils essayent visiblement de se mettre tenpai. Entendons-nous bien, défendre ce n’est pas jeter la tuile la moins dangereuse mais permettant de progresser, défendre c’est jeter la tuile la moins dangereuse tout court ! C’est vrai qu’il est triste de casser une main pas trop mal, mais il est encore plus triste de payer un autre joueur ! Éviter de payer devrait avoir une priorité plus élevée que tenter de gagner. Pour gagner, vous dépendez de la chance, pour défendre vous dépendez de votre talent. Le mahjong riichi vous donne les outils pour vous défendre alors servez vous-en, c’est l’âme de ce jeu ! Je ne décrirai pas ici comment reconnaître les tuiles sûres, mais retenez juste qu’il faut souvent les jeter même si elles nous servent.

Conclusion

Vous avez lu cet article, vous devriez donc devenir un joueur professionnel et gagner toutes vos parties. Ça n’est pas le cas ? Bizarre… Sérieusement, cet article ne va évidemment pas faire de vous un meilleur joueur. Ça, c’est votre boulot, d’essayer de progresser en étant attentif à vos erreurs. Tout ce que cet article peut faire, c’est vous montrer des directions qui fonctionnent, des bonnes pratiques, mais personne ne peut parcourir le chemin à votre place. Ne vous découragez donc pas et essayez d’avancer, vous serez récompensés quand les résultats se présenteront. À ce moment-là, n’hésitez pas à lire des cobtenus abordant des points précis plus en détail : construction de la main, lecture de défausse… Ce que vous devez lire ABSOLUMENT, c’est le livre de Daina Chiba qui est très pédagogique et couvre toutes les bases ! Ensuite, Osamuko en propose un certains nombres (en anglais), vous trouverez dans cet article une petite sélection, et je sais que certains joueurs français s’attellent à les traduire… Dans la même veine, regardez d’autres joueurs jouer, cela vous donnera peut-être des idées. Entre autres, vous pouvez vous rendre sur la chaîne youtube de la JPML, une organisation de mahjong pro qui diffuse un grand nombre de parties en vidéo.

Un dernier détail : n’hésitez pas à relire l’article sur les bonnes manières ! Jouer selon ces principes permet de fluidifier et clarifier le jeu pour tout le monde, cela vous sera donc bénéfique dans votre apprentissage. Ce n’est pas une blague, faire l’impasse sur cet aspect du mahjong est fort dommage, c’est un peu comme les élèves de primaires qui ne voient pas l’intérêt de bien écrire. C’est vrai qu’à 6 ans on ne voit pas forcément l’intérêt de bien écrire, mais ceux qui ont fait l’effort s’en félicitent pour la plupart quelques années plus tard.

Sur ce, bon courage à vous et surtout n’hésitez pas à demander si vous avez des questions !

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