Problème mahjong #5

Cette semaine le problème que je vous propose est une transcription aussi fidèle que ma mémoire me le permet d’une situation de jeu réelle (si elle n’est pas exacte elle est au moins réaliste et les enjeux sont correctement retranscrits), il va donc falloir décider quoi faire comme dans une vraie partie, en tenant compte de la situation du jeu. Cela veut dire qu’il n’y a pas une seule bonne réponse, l’intérêt de la question ne réside donc pas dans le choix que vous ferez en lui-même mais surtout dans les raisons qui vous poussent à faire ce choix.

Il s’agit donc de la dernière donne d’une partie, vous êtes vent du Nord et les points sont :
Est : 25 300
Sud : 29 100
Ouest : 23 700
Nord : 21 900

Ce sont des règles similaires à celles appliquées au club (ari-ari, pas d’objectif de point, si le dealer gagne la dernière donne et qu’il n’est pas en tête la partie continue, etc.)

Vous piochez un 6 de rond, que faites-vous ?

6 réflexions au sujet de « Problème mahjong #5 »

Personnellement, étant last stack pour la dernière main, aucun intérêt de déclarer tsumo qui ne changera pas la position. Je viserais plutôt la semi pure pour gagner le plus de points et avoir une chance de gagner et changer de place. Le first stack n’est pas loin. Il suffirait de le ronner lui ou de continuer. En plus la grande suite pure cachée est proche mais défausser le 6 met en furiten. Donc pour viser la première place, je partirais sur semi-pure en augmentant ses hans. D’autant qu’elle n’est pas loin d’être réalisée. Je viserais de faire une belle main pour passer premier.

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Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ?

L’attente du 9 en furiten gagne sur 4 tuiles piochées mais ne suffit pas à passer en tête (Main à 5200 points), juste deuxième.

Si un caractère est écarté, on passe à 2 shanten de la Main semi-pure. Donc deux tuiles à piocher et une tuile gagnante parmi W, 3, 4, 5, 6, 7 et 9 de cercle (les taatsu terminant en R-121 comme 4567889 ou en R-12 sont très peu rentables, les 2 et 8 en double sont souvent de trop) soit une vingtaine de tuiles. Une pioche parmi 20 tuiles est en moyenne 5 fois plus rapide qu’une pioche parmi 4 tuiles.

Une fois tempai ça va 4 fois plus vite pour rentrer la tuile gagnante sauf que le tempai porte sur 3 à 10 tuiles, donc finalement ça va à peine plus vite que chaque pioche consécutive de tuiles de Cercles. Mais ça reste plus rapide que la pioche de 4 tuiles, d’autant plus que la défense est trompée par l’écart du 5 de cercle. À condition que les tsumokiri ne s’enchaînent pas trop longtemps.

En définitive la Main semi-pure vaut le coup d’être tentée si on veut jouer la première position, la grande suite pure si on veut jouer la deuxième position. Tsumo tout de suite fait tout juste finir troisième.

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Dans cette situation, semi-pure les yeux fermés ! De toute façon, si je suis déjà dernier, autant jouer gros, ça ne changera pas grand chose. Et puis vue la forme de la main, n’importe quel cercle s’avèrera utile. Ce n’est pas comme s’il y avait des penchan 12 ou 89 qui sont délicats à compléter.

Cela dit, je pense que j’aurais déclaré Riichi avant et espéré gagner sur la tuile takame, ou alors un ippatsu + ura.

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À défaut de vous donner LA réponse, ce qui m’est impossible puisqu’il n’y a pas qu’une seule réponse qui puisse prétendre à ce titre, voici ce que j’ai choisi de faire sur le moment.

tl;dr : tsumogiri riichi

Déjà la décision dépend du contexte de la partie. Il y a des cas où je déclarerais tsumo sans hésiter. Par exemple, dans le cadre d’un tournoi à élimination où il suffit d’être dans un peloton de tête pour passer à la suite et où j’ai une avance confortable, finir troisième à peine négatif est plus sûr que risquer de descendre. Selon la valeur de l’uma, finir 3ème à -1,6 peut aussi être intéressant dans un jeu d’argent classique (pas d’oka ou de paiements directs en cas de riichi-tsumo/ippatsu) où le but est avant tout de ne pas se faire engueuler par sa femme en rentrant à la maison les poches vides.

En ce qui me concerne, cette partie n’avait pas d’enjeu quantifiable, à part que le contexte faisait que je ne voulais pas finir la partie de façon tiède. C’était d’ailleurs l’intérêt de ne pas déclarer riichi : avoir le luxe de pouvoir laisser passer une tuile ne rapportant pas assez de points pour la première place sans être furiten (le retour de manivelle est parfois douloureux, dans cette situation le 3 ou le 6 de rond étaient les pires tuiles à piocher bien évidemment).

L’idée de partir sur honitsu ne m’avait pas semblée évidente, en effet c’est une main relativement lente si on n’appelle pas (même si la composition présente de la main présente un bon potentiel d’évolution), et qui en appelant rapporterait 2000 points. Et surtout, le cinq de rond déjà défaussé me semblait poser un risque important de furiten. Alors, furiten pour furiten… ?

J’ai choisi le riichi furiten qui a l’avantage d’être déjà prêt, et qui me rapporte 2700 sur un 3 ou un 6, 700 de plus qu’un honitsu ouvert, 8000 sur un 9. Sur les deux yasume (tuiles rapportant le moins) je passe en deuxième position et quasiment positif en points (strictement avec l’uma) ; avec la takame (tuile rapportant le plus) je passe premier. Il reste 9 tuiles gagnantes, ce qui me laisse pas mal de chances d’en piocher une. Je comptais même laisser passer un 3 ou un 6 si je les piochais rapidement, en espérant un 9 par la suite —je me serais satisfait de n’importe quoi quelques tours plus tard.

Pour la petite histoire, j’ai pioché le 9 de rond au tour suivant. Un des joueurs présents à la table a dit que j’avais influencé le « nagare », le flow, avec mon riichi. Je ne crois pas au flow ou autres trucs occultes, mais c’était une conclusion assez cool à cette partie. Le fait d’avoir gagné ne valide pas ma réponse pour autant, puisqu’au mahjong on peut gagner en faisant n’importe quoi ou perdre en jouant parfaitement. Toute la question est de savoir si les risques et les bénéfices avaient été intelligemment pesés et surtout pondérés par les objectifs qu’on s’était fixés. Et ça, encore une fois, ça dépend un peu de chacun !

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